« Comment créer une entreprise ? » De nombreuses personnes viennent nous poser la question. Et à juste titre, car comprendre comment créer son entreprise n’est absolument pas quelque chose qu’on apprend sur les bancs de l’école, sauf rares exceptions.

Ce qui m’amène à penser qu’il y a tout de même une question importante à poser : « POURQUOI créer son entreprise ? » Mais bon, nous parlerons plutôt du comment aujourd’hui.

Attention, des références à la pop culture sont en vue.

1/ Avant de créer une entreprise : décrire son projet

(Oui, cela semble évident de démarrer en décrivant son projet d’entreprise, mais beaucoup de gens ont un pitch qui ne fonctionne pas du tout parce qu’il y a une couche de complexité inutile dans la description, ce qui ne convainc personne.)

La première étape est de faire un résumé global du projet. Et j’insiste : qu’il soit d’une grande clarté. Un inconnu dans la rue doit comprendre les grandes lignes en 30 secondes. Faites l’exercice d’expliquer cela à votre neveu de 10 ans.

J’ai dû batailler sévère (avec moi-même) avant de pouvoir dire que chez Pro-Pulse, on fait des business plans et que nos outils sont la stratégie business et les projections financières.

Le nombre de fois où j’ai voulu expliquer à des potes ce que je faisais tout en ajoutant une couche de complexité pour flatter mon ego… Les plus polis changeaient de sujet, et les plus sincères me disaient : « On ne comprend pas ce que tu fais. »

La clarté et la simplicité vous amèneront bien plus de clients que de vous vanter de faire quelque chose de complexe que personne ne comprend. La complexité fera gonfler votre ego, mais pas votre compte en banque.

Vous voulez reconnaître le bon expert du mauvais expert ?

Le bon expert connaît tellement bien sa matière (complexe) qu’il parvient à la rendre compréhensible en se mettant au niveau de son interlocuteur. Il veut se faire comprendre.

Le mauvais expert connaît probablement bien sa matière, mais il ne fait pas l’effort de se mettre au niveau de son interlocuteur. Il veut être reconnu comme expert d’une matière (complexe).

2/ Analyser la demande

L’analyse de la demande (aussi appelée « étude de marché« ) est une phase souvent négligée par les porteurs de projet.

Pourquoi ?

Parce qu’ils ont souvent une idée d’offre basée sur leurs compétences, leurs capacités, ou leur idée, et se disent : « Cela va sûrement intéresser des gens ! »

Alors, ils investissent pour la développer, la mettre sur le marché, et ensuite commencent à chercher les personnes qui auraient besoin de cette offre.

C’est prendre le problème à l’envers.

Il y a une trop grande possibilité que la demande n’existe pas ou qu’elle s’attende à autre chose.

Il est préférable de connaître la demande AVANT d’élaborer son offre.

Il faut aller à la rencontre de la demande en interrogeant des groupes cibles (qui pourraient être intéressés par vos services), apprendre à les connaître et recueillir des données.

Il faut un échantillon représentatif (car moins de 10 personnes, ce n’est pas objectif). L’idéal étant de dépasser les 20 personnes par groupe cible.

Si vous avez identifié trois groupes cibles (cible, avatar, persona : c’est pareil), il faut mener trois séries d’interviews afin de trouver les groupes les plus porteurs.

Chaque cible représente une niche. Chaque niche est un marché avec une demande. Le jeu consiste à comprendre sa niche.

Alors, je sais bien que certains visionnaires arrivent à créer la demande (Apple notamment). On ne savait pas qu’on avait à ce point besoin d’un smartphone avant qu’on nous en mette un dans les mains. C’est l’exception qui confirme la règle. Soyons réalistes, la majorité des projets qui réussissent proposent des solutions à des besoins existants, mais en mieux.

Voici donc ce qu’il est important de comprendre :

  • Comment vos futurs clients vivent-ils le problème ?
  • Quelle solution utilisent-ils actuellement ?
  • Quels sont les problèmes avec la solution actuelle ?
  • Quelle serait la solution idéale ?
  • Pourquoi vous choisiraient-ils plutôt qu’un autre ?
  • Comment choisissent-ils (bouche à oreille, conseils, Google, magazines, Facebook, Insta, Chasse et Pêche, etc.) ?

Une petite étude de cas avec Brian Reveal de Phoenix Master, nouvelle boîte d’entretien, nettoyage et rénovation d’immeubles.

Leurs cibles pouvaient être : les hôtels, les syndics de copropriétés, les particuliers propriétaires d’une maison, les immobilières patrimoniales et les gîtes (Airbnb, etc.).

Après avoir interviewé chaque groupe, ils ont pu éliminer une grosse partie de leurs cibles (réduisant ainsi leurs efforts de démarchage et de marketing) : les hôtels avaient déjà tout en interne, les particuliers demandaient beaucoup de devis et la concurrence était rude.

Les autres avaient tous un problème de nettoyage, de remise en état entre deux locataires et d’aménagements/réparations ponctuels.

Ils ont donc pu créer une offre répondant spécifiquement à cette demande.

Hommage à J-Y Lafesse, grand spécialiste des micro-trottoirs.

3/ Définir son offre

On part donc du principe que le marché fait la loi.

Quand on a bien cerné la demande, idéalement avec des données comme expliqué à l’étape 2, on va devoir créer l’offre qui répond à la demande.

Qu’est-ce que le marché propose ? Quelles sont les offres concurrentes ? Quelles sont les bonnes pratiques ? On fait un état des lieux.

On doit ensuite se faire une place.

En proposant un produit dont le marché a besoin, qui répond à une demande tout en se différenciant des autres acteurs.

Se différencier peut prendre de multiples formes.

On peut faire mieux, on peut faire plus, on peut faire plus rapide, plus éthique, plus premium, low cost, avec de meilleures conditions de paiement… Peu importe, tant qu’on a écouté la demande.

Si on arrive à percevoir la situation idéale pour eux, on peut imaginer un produit qui y répond.

Beaucoup de gens sont familiers avec l’idée de niche de marché. Une niche est un groupe avec une demande spécifique, des moyens spécifiques, des habitudes qui lui sont propres. On va toujours préférer répondre exactement à leur besoin et devenir une référence dans notre niche, notre clientèle-cible, ceux qui peuvent nous faire vivre rien qu’en comblant leurs besoins. Ce sont nos chouchous, quoi.

Voici une piste de réflexion :

Si la niche que vous visez est saturée, que les offres concurrentes semblent indétrônables, que vous avez du mal à vous faire une place, que vous êtes dans un océan rouge (un petit poisson dans un océan), fouillez à nouveau votre niche pour trouver une sous-niche avec une demande encore plus pointue, encore plus ciblée, à laquelle vous pourrez répondre.

La condition est bien sûr que la sous-niche soit suffisamment grande pour vous nourrir. Vous passerez alors dans un océan bleu (un gros poisson dans un petit bocal).

(Et c’est ainsi que j’ai découvert que j’étais plus vieux que certains membres de mon équipe qui ne connaissaient pas Judge Dredd…)

 

4/ Définir un plan stratégique

Maintenant qu’on connaît mieux la demande et qu’on a des pistes sérieuses pour l’offre, il est temps de se creuser la tête pour créer une stratégie pour démarrer votre business.

Le plan stratégique, c’est comment on va faire une offre qui réponde à la demande mieux que les autres et comment on va transformer cela en un business profitable.

Oui, c’est dépeint grossièrement, mais cela résume bien la pensée.

Voici donc une liste des stratégies que l’on va mettre en application :

  • La stratégie marketing : pour atteindre la niche de marché, lui montrer que l’on existe et proposer notre offre.
  • Offres : pour proposer une liste de produits et services qui répondent aux différents besoins de ma niche.
  • Pricing : pour proposer des offres à différents prix afin de répondre aux bourses de chacun, mais aussi influencer le choix du client via le pricing (il faut que je fasse un article sur la stratégie BASIC-MEDIUM-PREMIUM, je martèle mes clients avec ça, ça marche très bien).
  • Parcours client : améliorer constamment nos services pour avoir des clients satisfaits de leur achat, qu’ils puissent recommander à d’autres personnes d’utiliser vos produits (on veut qu’on parle de nous, on veut mettre en place des stratégies pour avoir des étoiles partout).
  • Pour qu’ils rachètent : inciter les clients à revenir (parce que le plus dur dans la relation est de la commencer, pas de l’entretenir) (voir notre article sur les chasseurs et les fermiers).
  • Pour que de nouveaux arrivent : la mise en place de techniques pour trouver, lister et convaincre de nouveaux prospects de devenir clients (toujours voir notre article sur les chasseurs et les fermiers).
  • Pour trouver les meilleurs fournisseurs.
  • Pour améliorer nos marges et être plus rentable.
  • Pour avoir une image de marque percutante.
  • Pour être le mieux organisé possible et recruter une équipe de feu tout en lui facilitant la vie avec le meilleur cadre et les meilleurs outils.

Mises bout à bout, toutes ces stratégies constitueront le plan stratégique de votre entreprise et la manière dont vous allez opérer votre business model.

5/ Concevoir un plan financier

Une fois la stratégie de l’entreprise établie, on passe à la phase de calcul. Car chaque stratégie influence le budget. Il faut tout prendre en compte minutieusement afin de calculer si la boîte sera rentable à court, moyen et long terme.

J’ai déjà pas mal écrit au sujet du plan financier et de son importance, et il y a plein de littérature sur la base de données de notre site. Aussi, je préfère faire court et donner quelques exemples simples et concrets.

1er exemple

Vous avez défini une stratégie marketing visant à atteindre une niche de jeunes encore aux études. Vous les avez interviewés et vous avez découvert qu’ils choisissaient leurs produits principalement s’ils avaient vu un influenceur en parler.

Donc, maintenant, votre travail consiste à évaluer le coût de la promotion de votre produit par un influenceur. Tenez compte de plusieurs influenceurs pour maximiser votre impact. Et même si vous prévoyez un budget pour les payer de manière traditionnelle, commencez déjà à imaginer d’autres tactiques pour qu’ils fassent la promo de votre produit à moindre coût (coup de buzz, partenariat, positionnement atypique, cadeaux, etc.).

2ème exemple

Dans votre stratégie d’équipe, vous avez défini votre organigramme, et celui-ci vous indique que pour atteindre vos objectifs, votre entreprise sera composée dans trois ans de quatre équipes (vente, production, administratif et développement, par exemple) avec quatre personnes par équipe, dont un manager.

Comment fait-on pour que tout ce beau monde travaille bien ensemble ?

Pour tenir la route, cette stratégie doit être calculée au niveau des coûts avec les salaires, les avantages, les besoins, le coût des formations, la période avant qu’un équipier ne soit rentable, sa courbe d’apprentissage, le coût des team buildings, le turn-over, les recrutements, l’improductivité, les cadeaux et attentions faites à votre équipe, les vêtements floqués, le matériel dans lequel il faudra investir, le véhicule mis à disposition de l’équipe, etc.

On sous-estime TOUJOURS les frais accessoires au personnel.

Dans trop de plans financiers, je n’ai vu que le poste des salaires, sans les frais accessoires.

Le plan financier demande une vision d’ensemble de toutes les entrées et sorties de l’entreprise, d’envisager des scénarios pessimistes et d’anticiper les problèmes qui pourraient survenir.

Situez-vous toujours entre le pessimisme et le réalisme. Vous anticiperez bien mieux les différentes situations et vous serez bien mieux préparé, plus serein.

« Qu’est-ce que je vais devenir ? Je suis ministre, je ne sais rien faire ! » – Don Salluste, Ministre des Finances

6/ Etablir un plan de trésorerie

Un plan financier, c’est bien. Mais ce n’est pas assez. Pourquoi ?

Parce qu’un plan financier montre des résultats comptables annuels sur plusieurs années.

Le plan de trésorerie, lui, montre l’état du compte bancaire mois par mois.

Vous voyez la différence ?

Un plan financier est un excellent indicateur de la rentabilité à long terme en prenant en compte tous les aspects comptables, comme les amortissements des investissements.

Mais les résultats sont annuels. Impossible de savoir ce qu’il se passe dans votre compte bancaire le 2e mois d’activité ou l’impact de la TVA sur votre trésorerie ou le fait que vos clients vous paient à 3 mois, etc.

Un plan de trésorerie va faire cela mois par mois en tenant compte de toutes les rentrées et sorties effectives d’argent. Donc la TVA sera prise en compte, ainsi que les versements anticipés d’impôts, le remboursement des crédits ou des dettes auprès des actionnaires, les délais de paiement des clients et ceux des fournisseurs, les acomptes, etc.

C’est très important, car cela permet d’anticiper des problèmes de trésorerie (les pires) et de proposer des solutions bien à l’avance.

On voit que la trésorerie est en négatif de 20 000 € le 5e mois ? Pourquoi ? Qu’est-ce qu’on va changer pour pallier cela ?

  • Capitaliser davantage l’entreprise ?
  • Décaler un investissement ?
  • Financer avec un crédit de trésorerie ?
  • Négocier avec le banquier pour accepter un découvert ?
  • Réduire le délai de paiement client ?
  • Ne pas engager tout de suite mon 2e équipier et essayer d’absorber moi-même la surcharge de travail ?
  • Etc.

Suivre l’argent sera aussi important dans la phase du plan que dans le suivi une fois votre entreprise en activité.

L’argent est le sang de votre boîte. Il faut que ça circule.

7/ Prendre LA décision : créer une entreprise ou non ?

Il arrive un moment où on a bien étudié le sujet. On a envisagé les stratégies, les possibilités, les retours possibles, et c’est là qu’il ne faut pas stagner : il faut prendre une décision.

GO / NO GO.

Pour pouvoir prendre cette décision cruciale sans se tromper, il faut mettre dans la balance les pour et les contre.

Cela devient très personnel et dépend de l’affinité au risque du porteur de projet.

Certains éléments pèseront différemment dans la balance pour vous, pour moi, ou pour votre voisin.

Certaines choses seront des freins pour certains, des défis pour d’autres.

Si le projet prévoit de longues heures de travail, la diminution du temps passé à la maison peut être un gros frein pour ceux qui ont une famille avec qui ils passent beaucoup de temps, alors que pour d’autres, cela ne posera aucun problème car ils sont déjà souvent absents (job avec des horaires compliqués ou très loin de la maison), ou encore ils n’ont pas de famille à charge.

Cette prise de décision est subjective et doit être faite en toute conscience.

L’important est d’avoir mis dans la balance tous les éléments importants :

  • Temps nécessaire
  • Temps supplémentaire de développement (les retards)
  • Capital de départ
  • Besoins financiers personnels (combien le projet doit-il me rapporter minimum pour maintenir mon rythme de vie ?)
  • Retour financier attendu à moyen terme
  • Efforts et énergie à investir
  • Notion de liberté (est-ce que je construis ma cage ou ma liberté ?)
  • Situation personnelle et familiale
  • Situation connue que je quitte face à la situation que j’envisage
  • Scénario pessimiste
  • Scénario catastrophe
  • Stratégies développées pour les mauvais scénarios

C’est en ayant mis tous ces éléments dans votre balance que vous pourrez prendre votre décision.

Et j’insiste sur le fait que chaque élément aura un poids différent pour chacun.

Les conseillers sont là pour vous aider à tout prendre en considération, mais vous restez maître de votre décision.

« Faire ou ne pas faire, telle est la question. »

8/ Trouver les capitaux et financements

Si la décision est prise de démarrer le projet, vient la partie où il faut financer l’entreprise.

Trouver l’argent pour un projet est une étape très importante, et la réussite du démarrage en découlera.

Nous avons déjà écrit plusieurs articles sur le sujet, dont « Comment financer mon projet d’entreprise ? », mais un petit récapitulatif ne fait jamais de mal.

Les grandes catégories pour amener de l’argent dans votre boîte :

  • Le capital
  • Les prêts
  • Les subsides

Le capital

S’il y a une règle : plus il y en a, mieux c’est.

Il faut du cash pour pouvoir faire des TESTS.

Tester et tester encore jusqu’à ce que la méthode marche.

Et dites-vous bien que la première méthode est rarement la bonne.

Il faut de l’argent pour trouver la demande.

Il en faut pour développer son offre.

Il en faut pour adapter son offre par rapport à la demande qu’on trouve en chemin, pour faire en sorte que notre offre corresponde au mieux à la demande.

Il en faut pour développer et adapter certaines stratégies, ou pour pouvoir changer de marketing en cours de route si on se rend compte que la première méthode ne fonctionne pas.

Une société sous-capitalisée est beaucoup plus fragile en cas de coup dur. Il faut remettre de l’argent dans la machine jusqu’à ce qu’on trouve la bonne recette. Cette période est appelée le CASHBURN. Le nom est assez évocateur pour comprendre qu’on va avoir besoin de pas mal d’argent pour trouver la bonne recette.

Votre argent d’abord, ainsi que celui de vos associés à l’origine du projet.

Et si ce n’est pas suffisant, celui d’autres investisseurs qui deviendront actionnaires avec vous. Il faudra définir avec eux la fonction qu’ils auront dans l’entreprise (actionnaires actifs, passifs, avec/sans droit de vote, etc.).

Ils se trouvent dans votre entourage ou lors de levées de fonds auprès de plateformes de crowdfunding, ou encore sont des professionnels de l’investissement (business angels type « Shark Tank » ou « Qui veut être mon associé ? »).

Petit hommage à un de mes personnages préférés du show Billions : Axe de AxeCapital.

Les prêts

Pas besoin de faire un dessin, c’est l’argent qu’on doit rendre aux prêteurs à échéance donnée, avec intérêts (sauf exception).

Un prêteur, quel qu’il soit, évaluera le risque et demandera un intérêt en fonction de la dangerosité d’un projet. High risks, high rewards.

Mais attention, si le risque est trop élevé, ils ne prêteront tout simplement pas.

Même pour un projet à 20k, si le banquier estime qu’il ne retrouvera probablement pas son argent, il ne prêtera rien.

Nous avons eu le cas avec une cliente dans un projet horeca où, dans une banque, on ne nous a même pas laissé finir notre présentation car le secteur posait trop de risques pour eux.

Qui sont les prêteurs ?

Les premiers auxquels on pense sont les banques, qui sont des partenaires incontournables, vu que c’est leur job de prêter.

Un banquier ne va pas prendre 100 % du risque.

Il doit pouvoir avoir des garanties pour devenir partenaire du projet. Soit en s’assurant que les porteurs ont apporté suffisamment d’effort personnel, soit en allant chercher des garanties auprès de fonds d’État (comme Wallonie Entreprendre en Wallonie), soit en prenant des garanties et hypothèques sur des bâtiments que possède l’entreprise ou le porteur de projet, ou encore en valorisant l’entreprise existante (si la boîte est solide, avec des capitaux et des réserves, qu’elle montre qu’elle est rentable depuis plusieurs années), etc.

Les autres prêteurs peuvent être des organismes d’État, des investisseurs privés, ou encore des membres de votre entourage.

Ou vous pouvez demander un prêt à M. Le Chiffre…

Les subsides

On va commencer par du bon sens entrepreneurial.

Basez vos décisions sur une rentabilité réelle hors subsides. C’est la règle.

Établissez vos stratégies et votre business plan comme si vous n’en aviez pas.

Dites-vous que si vous en obtenez, c’est du bonus.

Un subside d’État n’est jamais sûr à 100 % ; il peut toujours se passer quelque chose qui vous rendrait inéligible, ou bien les conditions peuvent changer entre le début du projet et la demande de subside. Le montant de l’aide pourrait être modifié, ou bien le subside pourrait ne plus exister.

Même si vous êtes quasi certain d’obtenir une aide, votre modèle économique ne doit pas en dépendre, car cela pourrait changer avec le temps et vous mettre en difficulté.

Par exemple, pour les business plans de projets wallons, Pro-Pulse est agréé Chèques Entreprise de la Région Wallonne. Avant, l’aide aux porteurs de projets à la création était de 80 %. Cela a changé, c’est désormais 75 %. Et cela changera sûrement encore dans le futur.

Ceci étant dit, une aide d’État est de l’argent « gratuit », donc quand on peut en avoir, il serait dommage de s’en priver.

Renseignez-vous sur les aides que vous pouvez obtenir pour faciliter votre projet.

Vous pouvez vous entourer de « chasseurs de primes », des entreprises qui connaissent les rouages complexes pour obtenir des primes, aides, subsides, etc., et qui le feront bien souvent en échange d’un pourcentage des aides obtenues.

NB : Ce n’est pas ce genre de chasseur de primes…

9/ Choisir sa personnalité juridique (personne morale ou personne physique)

« Est-ce mieux pour moi d’être en personne physique ou en personne morale ? »

Grande question pour beaucoup de clients qui se lancent.

Une entreprise en personne physique est un indépendant qui se lance seul en son nom propre (Gérard Michaux), tandis qu’une entreprise en personne morale est une société créée par un ou plusieurs actionnaires et qui a sa propre entité, son propre nom (Groupe Michaux SRL).

Avec le temps, mon avis est devenu de plus en plus tranché sur la question :

Évidemment que c’est plus intéressant d’être en société.

Vous connaissez une entreprise qui réussit et qui est en personne physique ?

Non.

Toutes les boîtes qui fonctionnent sont des personnes morales.

Mon point de vue pourrait s’arrêter là.

Mais on va quand même nuancer un peu.

Les différences entre personne physique et morale

Une société, c’est plus compliqué à démarrer qu’une personne physique. Il faut un plan financier, un capital de départ, un compte bancaire, un acte chez le notaire. Autant de choses qui ne sont pas obligatoires pour une création en personne physique.

Une société, cela demande plus d’argent au démarrage. Il faut passer un acte chez le notaire et payer pour un plan financier. On pourrait aussi dire qu’on est obligé d’avoir le capital de départ. Mais cela serait se mentir que de dire qu’on peut créer son entreprise en personne physique sans le même capital de départ qu’une société (à la différence du coût du notaire et du coût du plan financier).

C’est juste que ce n’est pas une obligation. Mais c’est méchamment recommandé.

Une société, cela coûte plus cher à l’année.

Car les frais administratifs d’une société sont plus élevés qu’une entreprise en personne physique (plus de comptabilité, un bilan à publier, une taxe forfaitaire).

Oui, mais il ne faut pas oublier qu’on est moins imposé en société, donc on récupère ces frais plus vite.

Une société, c’est plus sécuritaire qu’une personne physique.

Car en cas de faillite, c’est la société qui trinque.

Les dettes meurent avec elle (sauf exceptions : fraudes, etc.).

En personne physique, les dettes sont à votre nom ; elles persistent.

Et cela peut attaquer votre patrimoine personnel.

Une société est plus avantageuse au niveau des impôts.

Car l’impôt est plus élevé pour une personne physique qui commence à gagner un peu d’argent.

Et aussi parce qu’en personne physique, on paie les cotisations sociales sur l’ensemble du bénéfice, alors qu’en société, on ne les paie que sur le salaire du dirigeant. Grosse différence.

Bon, et finalement, on avait dit qu’on nuancerait.

Quand opter pour une entreprise en personne physique ?

Quand on n’est pas sûr de soi.

Car ainsi, si on ne gagne pas grand-chose pendant un temps, cela ne coûte pas grand-chose non plus.

Et si on décide de stopper l’activité, il est plus facile d’arrêter une activité en personne physique qu’une société en personne morale (il faut retourner chez le notaire, etc.).

Donc, pour l’esprit, c’est un moins grand risque d’être en personne physique.

Mais c’est trompeur, car si on va trop loin – trop de financements, trop de crédits, trop de dettes – au final, c’est plus dangereux d’être en personne physique.

Donc l’aspect « moins dangereux » ne vaut réellement que pour les indépendants qui peuvent se lancer avec peu de moyens, peu d’investissement, peu de besoin de crédit (les consultants, les coachs, ceux qui travaillent avec peu de matériel).

10/ Inscription à un guichet d’entreprise et secrétariat social

Nos clients se posent souvent la question : « Comment choisir mon guichet d’entreprises ? » Pour savoir quels sont les guichets existants et ce qu’on attend d’eux, un tour d’horizon s’impose.

Qu’est-ce qu’un guichet d’entreprises ?

En quelques mots, le guichet d’entreprises est votre point de contact privilégié pour la création et la gestion de votre entreprise. Il simplifie et accélère vos démarches administratives. Concrètement, cela signifie que vous pouvez vous adresser à lui pour accomplir la plupart des formalités nécessaires au lancement de votre activité. Il collabore souvent avec votre expert-comptable, car les deux matières doivent travailler de concert.

Conclusion

Créer son entreprise est une aventure passionnante, un vrai kiff, mais un kiff semé d’embûches. Du choix de la niche à l’élaboration d’une stratégie, en passant par le plan financier et le financement, chaque étape nécessite une attention toute particulière de votre part. Vous devez non seulement comprendre le marché et ses besoins, mais aussi être capable de vous adapter et d’évoluer en fonction des réalités de ce dernier.

Mais ne vous laissez pas décourager. Si vous avez une vision claire, une offre qui répond à une demande réelle et une stratégie bien pensée, vous êtes déjà sur la bonne voie. Ne perdez jamais de vue que l’entrepreneuriat est autant une question de cœur que de tête. Les chiffres et les stratégies sont essentiels, mais c’est votre passion et votre détermination qui vous porteront à travers les moments difficiles. Alors, prenez le temps de bien réfléchir, entourez-vous des bons partenaires, et lancez-vous dans l’aventure !

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